La place des femmes dans les musiques trad' d'ici et d'ailleurs

Dans le cadre de “Tambours battantes” , la FAMDT organise une journée de rencontres, gratuite sur inscription. Ce rendez-vous s’imagine et se construit en coopération avec l’association Villes des Musiques du Monde et le Collectif des Musiques et danses du Monde en Île-de-France (relai territorial) au Point fort d’Aubervilliers.

« Battantes ! » – La place des femmes dans les musiques trad d’ici et d’ailleurs » – Vendredi 17 novembre au Point fort d’Aubervilliers à partir de 13h. Le projet «Tambours Battantes! » porté par la FAMDT sur les questions d’égalité et de diversité dans « les mondes» des musiques et danses traditionnelles qu’elles soient d’ici où d’ailleurs a donné la parole à plus de 70 femmes musiciennes, ethnologues, chercheuses, luthières, chanteuses, collecteuses, directrices de structure, techniciennes et ce à travers le regard de femmes cinéastes, photographe et créatrice de podcast. Ce projet s’est révélé moteur et enthousiasmant, bousculant pour certaines des certitudes, des peurs, ouvrant des champs d’interrogations profondes et des actions concrètes afin de répondre structurellement aux enjeux pour plus de diversité et d’égalité. Fort de ce constat, nous avons eu envie de prolonger ce dispositif, et de rassembler plus de participantes en créant un évènement intitulé «Battantes! » dans le but d’initier un dialogue collectif, une parole chorale de rencontres et de témoignages pour se questionner ensemble : comment aller encore plus loin ? Ce temps fort «Battantes! » a pour ambition de continuer à irriguer et travailler le sujet au sein de la fédération et dans l’écosystème des musiques. 

• 13h – 15h30 -> Ouverture, accueil, plénière : L’égalité dans l’espace public en 2023

L’égalité dans l’espace public en 2023 un vœu pieu ?

Être visibles. Marcher dans la rue sans peur. Exprimer haut et fort ses opinions dans l’espace public, c’est ce que chacun·e·s est en droit de prétendre, or en 2023 cela reste très compliqué pour les femmes.

Comment rendre ces espaces plus égalitaires ? Agir de sorte que les allées et venues des femmes, leurs paroles, ne soient plus entravées, ne soient plus invisibilisées. On assiste à une prise de conscience depuis une vingtaine d’années, illustrée notamment par des actions sur le terrain, des publications sur le sujet.

Cette plénière cherchera à questionner la place des femmes dans un espace public encore souvent construit sans elles.

Comment les femmes peuvent-elles s’approprier et occuper pleinement l’espace public ? Quelle responsabilité collective avonsnous? Quelles expérimentations quels moyens ont été mis en œuvre pour une appropriation plus
équilibrée et égalitaire de l’espace public ?

Les solutions s’incarnent-elles seulement dans le réaménagement urbain, ou une évolution plus globale, avec un schéma repensé de la société patriarcale est-il inéluctable ?

«Même si nous occupons moins de surface spectaculaire, nous sommes en position de force. Car nous faisons déjà l’expérience de vie différente dans des corps différents qui ne nous font plus honte. Nous modifions nos vies,
nous modifions les discours, nous modifions l’espace de notre seule présence et c’est la joie que nous en tirons qui fait de nous, des corps collectifs révolutionnaires, … Ils voudraient pouvoir pédaler en arrière de toutes leurs forces pour revenir au temps où ils pouvaient dire « toi tu te caches et tu te tais, ta parole n’est pas politique, toi tu te caches et tu te tais » mais ils savent, une fois sorties, nos libertés contaminent et nous avons déjà commencé de changer le monde. »
– (16 octobre 2020, Virginie Despentes)

Modérateur·rice :
À venir

Intervenant·e·s :
Yves Raibaud
, chercheur, géographe
Eugenie Le Bigot
, docteure en Géographie, chercheuse associée
au laboratoire Eso, Université de Caen
Jeanne LY
, designer et coordinatrice de projets participatifs urbains et culturels,
Approche.s !
Marie Ponthieux
, Accompagnement des pratiques responsables, éthiques et
innovantes au RIF
Autres intervenant·e·s à venir

• 13h – 15h30 -> Ouverture, accueil, plénière : L’égalité dans l’espace public en 2023
• 16h – 17h30 -> ateliers thématiques de discussions et de travail

Les femmes sur les « scènes » des musiques trad’ d’ici et d’ailleurs : on en parle ?

Seulement 14% des artistes programmées sur des festivals de musiques sont des femmes.
Pourtant les femmes sont autant, voire, davantage présentes que les hommes dans les conservatoires et les écoles de musiques. Les femmes auraient elles moins besoin ou envie de monter sur scène ?

Elles sont surtout moins programmées, moins encouragées, voire clairement découragées. La question de la légitimité est un point central, ce n’est pas juste un sentiment mais une construction sociale qu’on peut transformer, par exemple en programmant plus de femmes.

À l’initiative du collectif anti-sexiste dans les musiques trad’ en coopération avec le groupe égalité de la FAMDT un annuaire
construit collectivement a été mis en ligne notamment à l’usage des programmateur·rice·s afin de ne plus entendre «Je veux bien programmer plus de femmes mais comment faire? Il n’y en pas ?».

Cet atelier présentera la genèse de l’annuaire, son fonctionnement et sa prise en main et ouvrira un débat collectif pour «aller plus loin» et ouvrir des coopérations, rhizomes avec toutes les initiatives qui se relient et doivent parler d’une voie commune.

Modérateur·rice :
Sarah Karlikov, membre fondatrice et militante de HF Bretagne

Intervenant·e·s :
Une personne, de Majeur·e
Guirec Milot, programmateur du festival Fisel
Marie Joly, chargée de communication à la FAMDT
Nathalie Dechandon, administratrice générale de la FAMDT
Autres intervenant·e·s à venir

Le consentement et le genre dans le bal trad’/du monde : comment on dégenre un bal ?

«Danser au bal, c’est faire société», affirme le sociologue et danseur Christophe Apprill. L’érotisation hétérosexuelle est omniprésente : la danse occidentale expose et renforce les différenciations entre les sexes qui sont conformes aux stéréotypes. Le bal est une « fabrique du genre ». Les professeur·e·s de bal ont coutume de dire que, dans la danse, « l’homme guide et la femme suit ». Les hommes sont ainsi en position de maîtrise, et la domination masculine est intériorisée par les femmes.

Or on assiste à des transformations sociétables qui, de fait, se répercutent dans les pratiques du bal et remettent en question ces rites et pratiques notamment celle du consentement «qui va de soi ».

On croit tout savoir sur le consentement : un non c’est un non
. Mais savons-nous vraiment ce qui nous pousse à dire oui ou à dire non? Dans cet atelier nous allons détricoter les croyances désapprendre et de déconstruire des comportements souvent bien ancrés par l’éducation. Un atelier ludique pour sortir du théorique et aller dans le concret.

Modérateur·rice :
Anne Loyale
, formatrice à Matières Vivantes

Intervenant·e·s :
Elsa Alphon-Layre, chargée de production chez Coriandre, Festival Les Trad’Hivernales
Valérie Imbert, artiste, musicienne et administratrice de Kikolé le collectif
Autres intervenant·e·s à venir

Intersectionnalité femme et racisée dans les  musiques d’ici et d’ailleurs : double peine ?

Les femmes racisées sont à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppression et de plusieurs types de discriminations. En plus de subir des violences du simple fait qu’elles sont des femmes (violences économiques, objectification, invisibilisation…), elles sont amené à subir des discriminations liées à leur statut racialisé/ethnicisé.

Peut on parler de double peine ?

Parce que oui, parlons de la rencontre entre misogynie et racisme
. Les femmes racisées, ayant une double identité, sont à l’intersection – au minimum – de ces deux discriminations. Elles subissent donc largement les injonctions et représentations fantasmées de la féminité couplée aux fantasmes de représentation ethniques. N’y a-t-il pas également un double enfermement qui vient percuter, parasiter le processus de création ? Doit-t-on créer, composer, écrire en choisissant d’être de quelque part, choisir un camp, un combat ? Souffre t-on d’être «assigné», voir enfermé par l’autre dans une origine ?

Est-ce possible d’être « simplement » une artiste sans double assignation d’être femme et racisée
? A contrario n’est ce pas une véritable richesse, terreau riche de diversité qui libère au lieu d’enfermer ?

Modérateur·rice :
Patricia Coler, déléguée générale de l’UFISC 

Intervenant·e·s :
Naïma Huber Yahi, historienne et chercheuse
Christine Zayed, artiste musicienne palestinienne
Souad Asla, artiste musicienne algérienne
Autres intervenant·e·s à venir

Musique mainstream et stéréotype de genre : quelle place pour les musiques et danses traditionnelles d’ici et d’ailleurs ?

Les stéréotypes de genre dans le travail comme dans la vie privée, sur les territoires s’infusent dans les pratiques sociales. Comment s’incarnent-ils plus précisément dans les pratiques culturelles ? On peut interroger la place dominante des musiciens qui souligne une forme d’hégémonie masculine dans le milieu de l’industrie de la musique. Elle s’incarne notamment dans l’utilisation du «gros son», musique amplifié qui impose le charisme et le leadership au détriment de la coopération et du faire ensemble.

Quelles influences ont ces stéréotypes de genre dans les pratiques des musiques, danses traditionnelles d’ici et d’ailleurs ? De quelles manières les pratiques sociales et culturelles que nous représentons concourent à l’expression de celle-ci ? Notamment autours de la danse, en particulier concernant les danses collectives et mixtes, dans cette occupation citoyenne de l’espace public.

Cet atelier proposera une réflexion sur l’espace public à travers le rapport aux genres selon les styles musicaux, selon les territoires. Existe-t-il des territoires et des pratiques culturelles, mixtes ou féminines non soumis à cette domination des cultures masculinesDes lieux utopiques qui échapperaient aux cultures mainstream ? 

Autant de problématiques à questionner ensemble !

Modérateur·rice :
Alban Cogrel, directeur de la FAMDT

Intervenant·e·s :
Yves Raibaud, chercheur, géographe
Autres intervenant·e·s à venir

• 17h30 – 19h30 -> Apéritif dînatoire convivial et présentation du projet Cie Maggese

• 20h – 00h -> Soirée concerts : 3 propositions au féminin (Programmation en cours). Soirée au tarif de 5€ en prévente / 7€ sur place

Lauréates du Prix des Musiques d’ICI
Ensemble Châkam révèle la richesse du
dialogue de musiques savantes d’Iran (Sogol Mizraei au târ), de Palestine (Christine Zayed au qanun) et du baroque français (MarieSuzanne de Loye à la viole de gambe).

Anaïs aime mélanger les genres et s’amuse de ses inspirations, convoquant aussi bien Henri Salvador que Les Cures, ou encore les Beatles. Elle nous livre une histoire personnelle émouvante, que l’on découvre au fil de ses compositions teintées de blues et de sonorités mystérieuses.

Féministe évidente, fière dans un milieu hip hop régi par les hommes, Tracy pose son flow et sa technique taillés à l’écoute intensive du rap des 90’s, pour mettre les hommes à ses pieds. Tracy veut aller encore plus loin pour redonner aux femmes la place qu’elles méritent dans notre société.

INFOS PRATIQUES

Le vendredi 17 novembre 2023 à partir de 13h au Point Fort d’Aubervilliers
174 Av. Jean Jaurès, 93300 Aubervilliers – M°7 Fort d’Aubervilliers
Vous pourrez retrouver l’exposition, ainsi que la diffusion des pastilles vidéo du
projet «Tambours Battantes! » sur place.

Contacts
FAMDT
• Nathalie Dechandon, administratrice générale
nathalie.dechandon@famdt.com
• Louise Villain, régisseuse générale
production@famdt.com

www.famdt.com
www.villesdesmusiquesdumonde.com
www.lepointfort.com